Planifier son itinéraire : une première étape
Ça y est! Tu as réservé ta minivan ou tu as acheté ton kit de conversion Vanpackers, tu es maintenant prêt pour ton prochain roadtrip.
Pas si vite! Pour goûter pleinement à la liberté d’un voyage en van un peu de préparation est nécessaire malgré tout. Voici quelques conseils…
Le mythe de la gratuité en van
Quand on pense vanlife, on pense que l’on pourra toujours trouver un endroit où dormir gratuitement. Si cette affirmation est vraie le plus souvent, elle vient avec son lot de contraintes avec lesquelles on ne souhaite pas forcement s’embêter pour ses vacances. Et oui… Ce n’est pas tout le monde qui souhaite sortir des sentiers battus, ce n’est pas tout le monde non plus qui peut se permettre de voyager hors des mois d’été et des longues fins de semaines de congés, ce n’est pas tout le monde qui a le goût de parfois chercher longtemps un endroit en fin de journée, ou de devoir faire plusieurs dizaines kilomètres juste pour ne rien payer.
La première étape d’une préparation réussie consiste donc à se renseigner sur les endroits que l’on souhaite explorer par rapport à la période du voyage. Est-ce une région populaire ? Est-ce une région van friendly ? Est-ce qu’il y a beaucoup de campings, et est-ce qu’ils ont des emplacements sur le principe « premier arrivé, premier servi » ou des sites de débordement ?
L’objectif est d’estimer si cela sera relativement facile de trouver un endroit où passer la nuit autour des points d’interêt que l’on souhaite absolument explorer.
Si un endroit est populaire, et a la réputation de ne pas être très accueillant pour les voyageurs nomades, un conseil : réserve un emplacement! Si c’est une zone qui possède plein d’options de stationnements de nuit sur les applications, ou si tu visites un parc national qui est rarement complet, tu peux te permettre de voir sur le moment.
Bref, la péninsule de Bruce en Ontario est sur ta liste pour cet été? Réserve! Tu veux faire de la randonnée au parc national de la Gaspésie entre la mi-juillet et la mi-aout? Réserve aussi!
Un roadtrip en étapes
Pour me garder une part de liberté afin de rouler entre les nuages et selon l’atmosphère des lieux, je bâti mes itinéraires par étapes, composées avec les endroits définies comme étant à réserver d’avance.
Par exemple, je commence toujours mes roadtrips de plusieurs semaines par 2 ou 3 nuits en camping, si j’ai une date de retour d’arrêtée, je fais de même pour clore le voyage. Et selon la durée, je réserve également à mi-parcours dans un endroit populaire.
Lors de mon roadtrip à travers le Canada j’ai commencé par 2 nuits réservées au parc national de la péninsule de Bruce. Et lors d’un roadtrip au Québec de 3 semaines en plein été, j’ai réservé 2 nuits au parc national Forillon à mi-parcours marquant ainsi le point le plus éloigné de la boucle gaspésienne.
En créant ces étapes, on donne une direction, et une idée de rythme à son roadtrip, sans pour autant tout réserver d’avance et être prisonnier de sa planification.
Autre avantage : en commençant un voyage avec plusieurs nuits dans un camping, tu pourras aussi plus facilement (re)prendre tes repères avec la minivan sans tracas. Tu commenceras donc les vacances avec moins de stress, parfait pour ralentir le rythme et atterrir dans le kit ultime au coin du feux de camp : bas + sandales!
En planifiant tes étapes, c’est important de penser aux nombres de kilomètres qui les sépare et le nombre de jour que tu te gardes pour avancer.
Ma façon de faire? Ne pas cumuler les jours avec uniquement de la route même si on prévoit des arrêts rapides. C’est la meilleur façon d’éviter de passer à côté de bons moments, puisque moins focalisés sur la destination. En route vers la Gaspésie, je m’arrête systématiquement plusieurs nuits dans le Bas-Saint-Laurent, avec un peu de chance tu verras le plus beau coucher de soleil de ta vie!
C’est aussi important de considérer des étapes passant par des villes importantes avec des services pour remplir la glaciaire, et le réservoir.
Les avantages des emplacements de camping
Ce n’est pas parce que tu voyages en van qu’il faut écarter d’emblée les sites de camping traditionnel dans ton itinéraire, bien au contraire.
En prenant un emplacement dans un camping – à l’avance ou non, tu pourras être directement sur place pour profiter du lieu, sans faire de la route les matins et soirs pour ta randonnée ou ton activité. Parfois on peut même partir marcher directement depuis l’emplacement : le gros luxe! Personnellement j’aime passer mes nuits en minivan dans les parcs nationaux ou régionaux. Cela me permet de faire des randonnées au lever ou au coucher de soleil plus facilement, ou de profiter des lacs autour du camping pour prendre l’apéro avec le chant des huards comme bande sonore.
On va se le dire, c’est quand même plus sympa que de devoir rouler 40 kilomètres pour se stationner aligné avec d’autres vans sur le seul spot gratuit du coin…
Avec un emplacement dans un parc national ou régional, je profite donc plus des paysages, ce qui est l’objectif numéro un de mes roadtrips.
En plus, un emplacement vient souvent avec des services, comme des sanitaires parfois avec douches, parfois avec buanderie, un accès à l’eau potable, un rond pour faire du feux, etc. Un peu de confort ne fait pas de mal lors d’un roadtrip!
D’ailleurs, le gros plus de voyager en minivan c’est que presque tous les emplacements peuvent t’accueillir – seuls les sites walk-in sont à bannir.
Surtout. Choisir l’option d’un emplacement de camping a un impact moindre sur l’environnement, et rien que pour ça, c’est gagnant!
Des sanitaires, conteneurs pour les déchets, des espaces désignés pour le feux, des robinets pour ses eaux grises, tout est prévu pour limiter l’impact des visiteurs, contrairement à la majorité des sites dit de camping sauvage.
Préparer sa flexibilité
Un roadtrip réussi c’est un équilibre entre des réservations et une part d’inconnu. En se gardant des périodes plus flexibles et sans réservation durant le roadtrip, on pourra goûter aux joies des détours et des changements de plans.
Pour laisser une part de liberté, j’aime inclure dans mon itinéraire des jours sans rien prévoir, ni route, ni activité. Ces jours tampons sont utiles en cas de météo douteuse pour reporter une randonnée ou une sortie en kayak. Si on adore le lieu cela permet de rester pour l’explorer plus longtemps, ou au contraire d’utiliser de ce jour pour rouler plus loin et trouver une ambiance à son goût.
Par exemple, en Gaspésie, j’ai décidé de traverser la péninsule pour quitter la pluie sur la Baie des Chaleurs et retrouver les montagnes du parc national alors que je n’avais pas de réservation là-bas. Résultat, j’ai fais une des plus belles randonnée de ce voyage!
Mais. Même cette flexibilité nécessite un peu de planification. Lorsque je ne réserve pas d’avance pour une région donnée, je cherche des options avant le départ en notant 2-3 emplacements repérés sur les applications comme iOverlander. Mieux encore en naviguant sur google maps et/ou sur les cartes territoriales des provinces pour trouver mes propres lieux. Il est important d’avoir plusieurs options en tête pour pouvoir rebondir rapidement si l’endroit est déjà très achalandé, pas inspirant, finalement interdit.
Lors de mon roadtrip à travers le Canada, les meilleurs emplacements ont été des sites hors campings, mais c’était aussi le cas des pires nuits. Il faut donc accepter cette précarité si on décide de miser sur les emplacements non-désignés.
Choisir ce type d’endroits implique aussi plus de préparation pour voyager sans trace. Exemples : prévoir une toilette portative ou des disposal bags pour tes besoins, prévoir de devoir voyager avec tes déchets et tes eaux grises jusqu’à trouver un endroit fait spécifiquement pour s’en défaire, etc…
Un nombre incalculable de lieux tolérant les voyageurs nomades ont été fermés justement parce que certains voyageurs laissent trop de traces durant leur passage, causant la destruction d’écosystèmes. Pour éviter ces impacts négatif, autant pour l’environnement que pour la pérennité de la vanlife, je t’invite donc à t’éduquer aux principes du Sans Trace avant de prendre la route!
Voilà. Il ne reste plus qu’à rêver aux paysages que tu vas croiser, à imaginer tous ces moments que tu va vivre sur les routes. Un roadtrip débute lorsque l’on commence à le planifier, alors… bonne route!
– Rémy
Voyageur et randonneur, Rémy est photographe-vidéaste. Résidant à Montréal et adepte de randonnée, il parcourt les grands espaces à la recherche de merveilles naturelle et prône le voyage durable et éco-responsable. Découvre son travail sur sa page Instagram ou son site web